Monsieur GUY BONNEFOY ,professeur d’Anglais au collège de Sierck de 1948 à 1962

La galerie aurait été fort incomplète, s’il y eût manqué le portrait de Guy BONNEFOY. Non, bonnes gens, il n’est pas anglais ! Il est français de très vieille souche ; même s’il a parlé  » english » dès son premier biberon. Ses racines sont dans les Alpes maritimes, du côté de Cannes.

Les ruraux du pays de Sierck n’ont guère apprécié cette apparition, à un instant de leur sieste, au temps de la cueillette des fraises ou de la fenaison. Une Citroën « trèfle » , cinq chevaux, décapotable, année 1925, pétaradait dans les rues du village. Au volant, un « anglais « , coiffé d’une casquette à double visière ; sur le nez, des lunettes de soudeur, enveloppé dans un duffle -coat on ne peut plus » british », L’ami Guy prenait l’air. On n’est pas mieux comme, Sherlock Homes. Je faisais quelque fois le docteur Watson !

Avant de convoler en 1951, avec Denise, qui lui a donné quatre beaux enfants, tous bien installés dans la vie , Guy était interne à Sainte-Marie, depuis son arrivée en 1947. Il était vraiment à un poste privilégié pour observer le petit monde de la communauté mariste, avec les auxiliaires laïcs.Ce qui nous vaut les portraits que vous venez de lire.

Guy était aussi professeur ; il a eu beaucoup de succès, en classe comme pour les séjours linguistiques au pays de MAIDSTONE dans le KENT.. Avec d’autres, il a inauguré la concertation avec des élèves ; nous appliquions à l’avance les idéaux de mai soixante-huit. Il sert encore aujourd’hui de référence à d’anciens élèves, devenus professeurs d’anglais à leur tour. « On ne s’est jamais ennuyé en classe avec lui  » affirment ses anciens élèves.

Il fut aussi un pilier de l’ équipe de football des professeurs ; ses chevauchées à travers le terrain du Sierck n’avaient de comparable que celles du Père SCHWALLER.Il est toujours très assidu aux réunions annuelles de l’amicale des anciens de Sainte-Marie, et beaucoup tiennent à venir ce jour- là pour le saluer tout spécialement.


Paul SCHLOUP

élève assidu qui n’avait quitté Varize que pour se rendre au collège.

Devenu surveillant, il se montra fort habile pour monter une chorale qu’il menait avec maestria ; les élèves l’appelaient affectueusement « Noël -Noël » car il ressemblait à un acteur qui jouait dans la  » Cage aux Rossignols »

Je lui indique qu’il était temps pour lui, de voir du pays et proposai de l’emmener au Luxembourg, en Belgique et aux Pays-Bas.

Seul problème : il n’avait pas de passeport, il fut refoulé à la frontière néerlandaise ; je l’emmenai dans la ferme des Beulemans qui possédaient des terres à cheval sur la frontière Monsieur Beuleman lui mit à un sac à pommes de terre sur ses épaules et nous donna rendez-vous de l’autre côté de la frontière. Pour rassurer Paul, il lui dit : « les douaniers tirent toujours un coup en l’air, mais après, ils ne ratent jamais »

Nous avons retrouvé Paul pour se rendre à Amsterdam. Au retour, le soir, je l’abandonne près du champ et nous passons la frontière. Soirée chez les Beulemans à attendre Paul. On allume la cour pour qu’il ne se perde pas.

Monsieur Beuleman était un contrebandier distingué qui pour le moment, faisait passer des cochons entre minuit et une heure. Pendant la guerre, il s’était reconverti et passait des prisonniers évadés . Il nous a montré une collection impressionnante de médailles et de citations élogieuses ce qui lui rapporta entre autre, la considération des douaniers.

Nous commencions par être inquiets…

Quarante-cinq minutes plus tard, voilà Paul qui nous arrive essoufflé…

En avançant dans le près, il avait entendu du bruit, persuadé qu’il s’agissait d’un douanier en embuscade qui l’attendait… « Un coup en l’air.. Puis rate jamais… » il fallait donc être prudent…

S’étant habitué à l’obscurité, Paul se rendit compte que le bruit provenait d’une vache couchée dans l’herbe !

L’histoire se répandit, comme vous pouvez bien le penser et Paul se joignait aux rieurs de bon coeur, délivré d’une peur atroce…


Monsieur LEVRON

Professeur de lettres, a passé propédeutique la même année que moi ; il est venu me trouver un soir avec une lettre pour que je fasse une analyse graphologique (un de mes dadas ). Elle était excellente et j’appris alors que c’était l’ écriture de la délicieuse Mademoiselle Denisot qui enseignait dans les petites classes… Ensuite de quoi, il l’a demandé en mariage.


Monsieur DOERFLINGER

polyvalent, il préparait une licence d’Allemand. Lui aussi m’avait demandé l’analyse d’une écriture . « Il s’agit d’un arriviste » avais- je dit. C’est vrai, me répondit-il ; c’est l’écriture de mon frère qui s’est lancé dans la politique.

Un soir, avec Gérard DELEDALLE, nous avons installé une table et des chaises du café Schwerdroffer devant le domicile de Bettembourg, ce qui avait suscité de vives réactions entre BETTEMBOURG et DOERFLINGER, ce dernier apparenté aux SCHWERDROFFER.


Monsieur LABBE

Enseignait la géographie et décrivait avec un luxe de détails, tous les pays du monde qu’il aurait fréquentés : c’était un régal pour les élèves. Renseignements pris, il n’avait jamais quitté sa Lorraine chérie ; nous avions donc un humoriste consciencieux qui remplissait bien sa charge.